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anne perry - Page 5

  • Meurtres à Cardington Crescent

    Meurtres à Cardington Crescent

    de

    Anne Perry

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    "On était au coeur de l'été. Mrs Peabody transpirait, hors d'haleine, emprisonnée dans son corset rigide. La longue tournure de sa jupe, à la dernière mode, l'empêchait de courir après son chien, un animal indocile qui galopait en direction des grilles de fer forgé du cimetière"

    Un jour, alors qu'elle promène son chien, Mrs Peabody fait une découverte macabre dans le cimetière de Bloomsburry. Elle retrouve un buste de femme emballé dans un paquet. Aussitôt alerté, l'inspecteur Pitt est dépêché sur les lieux du crime. Après quelques heures de recherches, tous les membres épars sont réunis mais il s'avère impossible d'identifier la jeune femme.

    Alors que l'enquête piétine, un autre drame se joue quelques quartiers plus loin. Emily et Lord Ashworth séjournent dans la famille de ce dernier. La jeune femme est de plus en plus malheureuse car elle assiste au rapprochement de son mari avec une des habitantes. Elle tente de se battre pour préserver son couple.

    Mais, un matin, elle retrouve George, mort dans son lit. Tout porte à penser qu'il a été empoisonné...Et naturellement, les soupçons se portent sur sa veuve...

    Heureusement qu'elle peut compter sur le soutien de sa sœur Charlotte qui va tenter de démasquer le vrai coupable!

     

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    Cela faisait plus de trois semaines que je n'arrivais pas à lire un roman. Trop de fatigue, de travail....Et puis, hier soir, j'ai tenté de me plonger dans cette intrigue des Pitt et le miracle a opéré...J'ai passé la matinée sur mon canapé à le finir. Merci donc à mes copinautes d'avoir organisé cette lecture commune qui m'a redonné le déclic!

    Comme d'habitude, le roman s'ouvre sur la découverte d'un cadavre assassiné sauvagement. Cette fois-ci, le corps a été découpé en plusieurs morceaux et empaqueté. Il s'agit d'une jeune femme dont le visage ne peut plus être identifié. Pitt se lance dans l'enquête mais bien vite, il piétine....

    Au même moment, sa belle-soeur Emily, hébergée par Eustace March, voit son mari s'éloigner d'elle. Elle décide de se battre et séduit par la même occasion un célibataire présent dans la maison. Ces efforts ne restent pas vains et elle sent son mari revenir à elle.

    Malheureusement, elle le retrouve mort le lendemain dans son lit. Le médecin dépêché sur les lieux conclue très vite à une attaque cardiaque provoquée par un empoisonnement à la digitaline.

    Pour son entourage, elle constituerait une coupable idéale. Afin de la sauver, Charlotte et Thomas conjuguent leurs efforts....

    L'intrigue se déroule ainsi en majeure partie dans la demeure bourgeoise des March. Lors de ce huis-clos étouffant, Charlotte va découvrir bien des secrets de famille...

    Les seules échappées vont nous mener dans des quartiers sordides de la capitale à la rencontre de jeunes parturientes ou d'enfants abandonnés à un triste sort.

    Car, une fois encore, grâce aux différentes pistes suivies, Anne Perry parvient à dresser un portrait de la société victorienne des années 1880 et de la place de la femme dans ce monde.

    Certaines se battent pour tomber enceinte et ne pas subir l'opprobre de la famille de leur époux alors que d'autres doivent abandonner leurs enfants et parfois les condamner.

    Cette peinture n'alourdit en rien l'histoire policière. Jusqu'au bout, on doute, on se questionne avant le final surprenant qui permet aux deux crimes d'être résolus.

    J'ai également pris du plaisir à retrouver certains personnages récurrents (Lady Vespasia, Emily que j'ai trouvée plus humaine...) C'est l'avantage de lire dans l'ordre cette série. On peut assister ainsi à l'évolution de tous les protagonistes et de leurs interactions.

    Bref, vous l'aurez compris: un huitième opus réussi. Vivement le prochain!

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 381 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca, Céline et Sybille et des challenges Anne Perry, God save the livre 2013 et 19ème siècle

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  • Mort à Devil's Acre de Anne Perry

    Mort à Devil's Acre

    de

    Anne Perry

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    "L'agent de police Withers éternua. En ce mois de janvier glacial, le vent venu de la Tamise s'engouffrait en hurlant dans la ruelle sombre. L'aube ne poindrait que dans trois heures, et les becs de gaz des rues avoisinantes éclairaient à peine ce passage lugubre, encombré d'ordures, situé à la limite de Devil's Acre, à l'ombre de Westminster"

    Un médecin est retrouvé poignardé et émasculé dans les rues de Londres.

    L'inspecteur Pitt, chargé de l'enquête, apprend très vite qu'un autre homme a été découvert récemment, éliminé selon le même mode opératoire. Il s'agirait d'un ancien domestique qu'il avait croisé lors d'une précédente enquête chez les Ballantyne et qui, après avoir été chassé, exerçait le métier de souteneur dans le quartier de Devil's Acre.

    Aucun lien ne semble relier ces deux cadavres. Et la situation se complique encore quand un Lord est assassiné de la même manière.

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    Mort à Devil's Acre constitue la septième aventure des investigations de Thomas et de Charlotte Pitt. Cette fois-ci, notre enquêteur se retrouve confronté à un serial killer. Mais sans avoir aucune idée du lien qui peut justifier le choix de ses victimes. D'un côté, un souteneur, ancien valet dans une grande famille et de l'autre, deux hommes d'apparence très respectable: un médecin et un Lord. En fouillant dans leur passé, il va très vite se rendre compte que les trois fréquentaient ou tenaient les maisons de plaisir de Devil's Acre.

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    Le quartier de Devil's Acre

    Cet ouvrage permet donc à Anne Perry d'évoquer un sujet fort tabou de la société victorienne. Comme le rappellent plusieurs protagonistes, la capitale comptait à cette époque 85 000 prostitués. A la suite de Thomas, on découvre les lupanars et on apprend avec étonnement que certaines femmes de la bourgeoisie ou de la noblesse, par ennui ou désœuvrement, acceptaient de vendre leurs charmes.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver le général Ballantyne. Un homme d'un ancien temps qui tente d'évoluer. Un homme qui va, malgré lui, succomber aux charmes de Charlotte.

    Comme beaucoup de mes amies de LC, je n'ai pas apprécié l'évolution de l'héroïne. Alors que je l'ai toujours considérée comme une femme très intelligente, forte, avertie, j'ai eu du mal avec le côté midinette qu'elle adopte quand elle est en présence du général.

    De plus, l'intrigue policière m'a semblé traîner en longueur. Pitt peine à rassembler des indices. Il va de fausse piste en fausse piste. Et, ce n'est qu'à la toute fin qu'il commence à entrevoir la solution.

    Un solution que je n'avais pas du tout anticipée et qui, comme souvent dans cette série ou celle des Monk, débouche sur un dénouement dramatique intense et très prenant.

    Bref, vous l'aurez compris: Mort à Devil's Acre constitue un cru agréable. Une fois encore, Anne Perry démontre son talent à ressusciter l'époque victorienne. Mais j'ai moins adhéré au visage qu'elle donne à Charlotte et à l'intrigue policière qu'elle a concoctée.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 286 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca, Céline, Fanny, Sybille et Madcat et des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, Victorien et La plume au féminin 2013challenge la plume au féminin.jpg

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  • Le Cadavre de Bluegate Fields de Anne Perry

    Le Cadavre de Bluegate Fields

    de

    Anne Perry

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    "L'inspecteur Pitt frissonna légèrement. L'air malheureux, il regarda le sergent Froggatt, tandis que celui-ci soulevait le couvercle du trou de visite pour en dégager l'ouverture. Des échelons de fer descendaient dans un abîme pierreux, au fond duquel se répercutait l'écho lointain du ruissellement de l'eau...Pitt crut entendre un trottinement précipité de pattes griffues. Avait-il rêvé?"

    Dans le quartier miséreux de Bluegate Fields, est retrouvé le cadavre d'un jeune homme de 16 ans, déjà syphilitique. L'autopsie démontre qu'il a été violé et noyé dans l'eau d'un bain, avant d'étre transporté dans les égoûts des bas-fonds londoniens.

    Très vite, l'inspecteur Pitt, chargé de l'enquête, découvre que la victime est l'héritier des Waybourne, une grande famille aristocratique. Soumis à la pression d'un supérieur soucieux de ne pas faire de vague, concurrencé par son collègue Gillivray, notre héros a du mal à poursuivre ses investigations. Surtout quand un coupable idéal est arrêté et jugé...

    Persuadé de son innocence, Pitt va tout faire pour la prouver, allant même jusqu'à risquer son poste.

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    Il s'agit de la sixième enquête des époux Pitt que je parcours. Comme vous vous en souvenez peut-être, j'avais été très déçue par la précédente: Rutland Place.

    Heureusement, dès les premières pages, j'ai été happée par l'intrigue. Un cadavre adolescent est retrouvé dans les bas-fonds londoniens. Très vite, les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'il appartient à la bonne société, qu'il a été violé, puis noyé avant d'être dissimulé dans les égoûts de la capitale.

    Le supérieur de Pitt, comprenant qu'il s'agit d'une affaire délicate, lui adjoint les services de Gillivray, un homme toujours soigné, poli, respecteux des convenances et soucieux d'arrondir les angles. Après quelques recherches auprès de plusieurs familles, ils découvrent enfin l'identité du cadavre: Arthur Waybourne.

    Lord Waybourne refuse d'admettre les circonstances de la mort de son héritier ni sa maladie. Puis, il découvre pour Pitt le coupable idéal: son précepteur  Maurice Jérôme, qui aurait d'après son autre fils ou celui des voisins des gestes plus que tendencieux à leur égard.

    Très vite, Gillivray trouve deux personnes attestant de la moralité douteuse de Jérôme: un jeune prostitué qui affirme l'avoir comme client régulier et une pensionnaire de maison close qui soutient avoir reçu Arthur alors que Jérôme observait.

    La machine judiciaire se met en route. Le caractère antipathique de l'accusé ainsi que les trous dans son emploi du temps et les témoignages accablants poussent les jurés à le condamner à mort pour le meurtre du jeune homme.

    Il ne reste que trois semaines à Pitt avant la pendaison pour prouver son innocence.

    Dans cet opus, Anne Perry a décidé de plus s'intéresser à notre inspecteur. Lors de ses investigations, il n'est pas soutenu par son supérieur. De plus, il est concurrencé par un adjoint, Gillivray, son exact opposé, qui n'hésite pas à faire du zèle pour monter en grade et être bien vu par la haute société. Néanmoins, Pitt, au risque de perdre son poste et de plonger sa famille dans la misère, persiste à chercher des preuves pour faire la lumière sur cette affaire.

    Il est secondé en cela par sa femme, Charlotte. Cette dernière va s'aider de sa soeur et de Tante Vespasia (quel plaisir de retrouver ce personnage!) pour tenter d'infilitrer le milieu dans lequel évoluent les Waybourne. De même, elle fait appel à son ancien beau-frère, Dominic Corde pour se rapprocher de l'oncle de la victime. Ces efforts ne restent pas vains et c'est en partie grâce à elle que Pitt va tout comprendre.

    Contrairement à Rutland Place, j'ai trouvé l'intrigue policière très intéressante. La tension ne cesse de monter car le lecteur a peur d'assister à une erreur judiciaire. Malgré l'antipathie qu'inspire Maurice Jérôme, on sent que Pitt a sans doute raison et on craint qu'il ne trouve pas assez de faits pour le disculper. Comme souvent, le dénouement final se révèle fort.

    Cette aventure des époux Pitt permet également de se plonger dans la société victorienne des années 1880. On sent une fois encore le poids des apparences. Comme le rappelle Pitt, les aristocrates sont incapables de s'habiller ou de se faire cuire un oeuf. Mais, quand il s'agit de sauver leur réputation, ils peuvent atteindre des sommets dans l'art de la dissimulation. C'est justement un des écueils sur lequel l'inspecteur va buter. Les Waybourne et leur famille vont faire rang pour l'empêcher de trop fouiller dans leurs vies.

    Cette affaire du cadavre de Bluegate Fields conduit l'auteur à évoquer des sujets tabous à l'époque: l'homosexualité (une loi répressive vient d'être votée au Parlement condamnant les relations homosexuelles) et la prostitution masculine.

    Personne ne parle de ses attirances pour des gens du même sexe. Tout est dissimulé et les familles préfèrent ne pas se poser de questions. Les récits que fait le jeune prostitué à la barre du tribunal montrent bien la crainte de ses clients de voir leurs penchants et leur identité révélés.

    La condition des femmes constitue également une des thématiques fortes de cet opus. Charlotte se pose des questions sur son caractère et sur ce que pourrait préférer son époux. Elle sait qu'elle ne correspond en rien à la femme idéale victorienne et se demande si elle ne devrait pas se conformer à ce modèle. 

    Cependant, malgré leur apparente soumission aux hommes, ce sont les femmes qui amorcent les changements sociétaux. En témoigne la campagne menée par Charlotte et Emily pour alerter l'opinion sur la prostitution infantile...Une campagne relayée par leurs amies de la bonne société.

    Bref, vous l'aurez compris: il s'agit d'un très bon cru. Et j'ai hâte de découvrir le prochain tome des enquêtes des Pitt.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 381 pages, 7,80 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca, Céline et Sybille et dans le cadre des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, Victorien et La plume au féminin édition 2013.

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